Pink White Or Blue est ce que l’on pourrait vulgairement appeler un « simulateur de dysphorie de genre », ce qui même vulgarisé, parlera davantage aux personnes transgenres qu’aux cisgenres. D’ailleurs c’est même plutôt un jeu à recommander aux cisgenres, vu que le but est de se plonger dans une sorte d’aventure, où vous incarnez une jeune femme qui semble hantée par de douloureux souvenirs. Vous commencez dans une ferme chatoyante, et au fur et à mesure que vous découvrez les lieux, des planches de comics — très bien dessinées — placées ci et là vous narrent l’histoire d’une autre personne, un homme mal dans sa peau qui tente de découvrir qui il est. Le jeu possède également sa propre mise en scène, avec des flashs et flashbacks du passé, et le passage de la douche parlera à beaucoup, pour ne parler que de celui-ci, le tout agrémenté d’effets visuels bien choisis et une bande sonore très agréable (on en entend une partie dans la bande-annonce).
Sans trop vous spoiler non plus (et puis rappelons de toute façon qu’il s’agit d’une démo, donc contenu qui va être modifié et amélioré), revenons-en au côté technique, le jeu utilisant le moteur Unreal Engine 4 pour un rendu très propre et fluide même sur une configuration de base (à titre perso, n’ayant pas de PC/Windows, j’y ai joué via l’émulateur VMWare sur mon Mac avec tout à fond, et mon Mac a 5 ans). En plus, les démos x86 et x64 sont disponibles afin d’éviter les problèmes de compatibilité.
Seuls manques actuellement, la possibilité de charger/sauvegarder une partie, du coup si vous lancez la démo, allez jusqu’au bout ! (ALT+TAB sinon pour revenir à Windows, ce qui mettra le jeu en pause — de toute façon la démo n’excède pas 45mns de jeu, à peu près, se clôturant sur un « to be continued », rappelant également que le jeu sera à épisodes comme The Walking Dead) De même que le mapping des touches n’a pas encore été ajouté aux options, du coup les déplacements se font au clavier avec une configuration « WASP », il vous sera donc indispensable de mettre votre clavier en anglais, car dans le cas contraire le jeu sera injouable.
En bref, cette démo de Pink White Or Blue est une excellente surprise, pleine de références au cinéma indépendant (type Xavier Dolan ou Larry Clark), subtilement mise en scène tout comme ses indices liés à la dysphorie, l’isolement, l’harcèlement, les idées suicidaires, ou encore le comingout.
Seule GROSSE ombre au tableau, la campagne Kickstarter visant à produire le jeu a vraiment été faite par un•e noob incapable de mettre le projet en avant, avec trop peu d’infos et perks. Du coup on sait pas vraiment qui est derrière le jeu, si ce n’est Anton Adamse, qui a bossé sur de petits bijoux comme Penumbra (un jeu qui misait déjà énormément sur l’ambiance). Or s’il a pondu ça tout seul sans une personne transgenre pour l’aider, on peut dire qu’il a une profonde connaissance du sujet, à moins que l’oeuvre en elle-même soit une façon de s’outer. Qui sait ?
Lien de la campagne kickstarter.com/projects/1507358187/pink-white-or-blue/
Liens de download : indiedb.com/games/pink-white-or-blue/downloads
gamejolt.com/games/pwob/340066