Origines du mythe
Pour le plus gros du public, Shakkazombie se limite à une poignée d’années, entre leur album de 99, Journey of Foresight et leur dernier, The Goodfellaz, sorti en 2002.
En réalité le groupe est né en 1993, de l’initiative des 3 musiciens, les deux MC l’initiative aka Big-O (Takeshi Kiyoshi) et Ignition Man aka HIDE-BOWIE (Iguchi Hidehiro), et enfin Tsutchie (Shinji Tsuchida) quant à lui musicien.
Deux ans de travail et le groupe pu enfin sortir son premier EP, SHAKKATTACK, difficilement oubliable, tellement Shakkazombie était un reflet parfait du Wu Tang (de l’époque), loin du bling-bling et bien plus proche du « original-rap », celui né et mort dans les années 90.
SHAKKATTACK était diffusé à la télévision et était une nouveauté pour les japonais, bien plus habitués au perfectionnisme visuel du J-Rock/Visual Kei et l’époque. A l’époque un clip tourné sous un pont recouvert de tags (même pas beaux), à l’édition mineure, avec un Osumi ventripotent qui nous balance un refrain de malade, puis suivi d’un duo des rappeurs qui freestylent dans une bonne humeur et un esprit simple typique du rap nineties.
Tout de suite repérés par cutting edge, label japonais de la maison de disques Avex Trax, le groupe signe avec eux en 96, et prépare son premier album, Hero The S.Z..
L’heure de gloire
1997, Hero The S.Z. était sorti, album débutant de façon lugubre, tranchant littéralement avec SHAKKATTACK. Ça commence avec une intro qui annonce la couleur, « Omen », puis « Z.O.M.B.I.E. », carrément orchestré par des cloches d’église. On se demande où est passée la bonne humeur de Shakkazombie, puis vient « The Returnz », tout de suite entrainant, aux sonorités lourdes, et réutilisant une partie de SHAKKATTACK, histoire de nous balancer un « hé vous nous avez attendu 2 ans, revoilà la Shakk Attaque ! ».
Pourtant la mélancolie ne quitte pas l’album, que ce soit avec 空を取り戻した日 (le soleil a retrouvé le ciel) ou encore 虹 (Signal). Le groupe n’avait cependant pas menti, affichant une jaquette loin d’être heureuse et folle comme l’était celle de leur EP.
Cela n’empêcha pas ce premier album de rencontrer un franc succès, sa morosité globale ne freinant pas le public qui ne pouvait résister au flow qui en jaillissait, et encore moins les sonorités toujours nouvelles et mélodies se renouvelant sans cesse.
Shakkazombie était devenu incontournable au Japon, et Journey Of Foresight, leur album de 99 se fit attendre avec impatience. Une attente franchement méritée, car il est pour beaucoup le meilleur du groupe, et surtout celui qui les a fait s’exporter dans le monde entier. D’abord en Europe avec Big Blue, un des morceaux de hip hop les plus merveilleux à l’oreille, au flow évitant l’agressivité et à la mélodie gonflée d’une poignante nostalgie.
C’est à l’inverse le furieux Shiroi Yami no Naka qui fit craquer les Américains, ses sonorités rock et les flows incessants d’Osumi et Ignition Man venant secouer l’auditeur et le faire bondir dans une danse tribale communicative et pleine de légèreté, comme la grande majorité des titres de l’album. La perfection était probablement atteinte, et bien que les albums remixes puissent être perçus comme une insulte à l’oeuvre originale, ainsi qu’une façon aisée de faire de l’argent, S-Sence 2000 sorti, reprenant les titres de Journey Of Foresight, et contre toute attente, il fut produit avec intelligence, passa dans les mains des meilleurs, afin qu’ils puissent livrer leur interprétation des morceaux, et non simplement faire des crossovers aisés. Une preuve de plus du respect du groupe envers son public, ainsi qu’une réelle reconnaissance des autres musiciens du milieu.
La chute
Le temps passait et l’on attendait avec impatience de voir quelle serait la continuité. Shakkazombie avait-il tout donné en hip hop mélancolique, rageux ou festif ? Get On Da Track sorti en 2001, et la réponse semblait être là, car au lieu d’un album, le groupe sorti un EP, qui pour ne rien vous cacher, était loin d’être glorieux. Ni bon ni mauvais, il manquait d’inspiration, n’interpelait pas l’auditeur, et hormis カモフラ (camouflage), en featuring avec S-WORD, il restera horriblement anecdotique, mais sera surtout le signe avant coureur d’une mort annoncée.
Cette mort ce fut The Goodfellaz, arrivé dans les bacs en 2002, et reflétant, tout comme leurs précédents albums, l’évolution du hip hop US. Il n’était plus question d’un rap franc qui prenait au tripes, il devenait froid, aseptisé, ayant totalement glissé vers le rnb, d’où cette surabondance de featuring, mettant en avant des chanteuses japonaises. So Tight, So Deep nous présentait Michico, et arrivait à énerver en moins d’une minute, et skipper était inutile, puisqu’après il y avait Get It, Get It, Get It avec Suiken. Agaçant quand les nippones étaient mises en avant, ça l’était tout autant lorsque c’étaient des featuring affichant d’autres artistes (Deli, PH, Da Handsome, 夜光虫 (ndlr Noctiluca), Lunch Time Speax, Martin-Kinoo & Bingo…). Le plus triste étant que l’identité de Shakkazombie était détruite, celle-ci s’adaptant constamment à ses featurings et donnant l’impression d’écouter tout sauf du Sakkazombie.
Il est difficile d’affirmer avec certitude ce qui aura mis fin au groupe. Une envie d’arrêter après 9 ans d’activité ? Un dégout ressenti après n’être devenu qu’un tremplin pour de nouveaux artistes ? Une question qui restera probablement sans réponse.
La suite
Shakkazombie termina sa carrière avec une tournée mondiale, The Goodfellaz Tour.
Il en fallut cependant plus pour en terrasser les membres qui continuèrent en solo (à l’exception d’Ignition Man).
Tsutchie sortit de nouveaux albums, Thanks For Listening ou encore This Is A Recording, avant d’arrêter totalement la composition et continuer sa carrière en tant que producteur.
Osumi n’avait jamais caché sa volonté de travailler sur des projets parallèles, et avait d’ailleurs sorti Control en 1998, un album très appréciable (bien que l’on puisse lui reprocher un médiocre featuring avec Deija); il n’oublia cependant pas dy faire collaborer brièvement ses deux amis, laissant Tsutchie faire un remix et s’offrant un duo avec Ignition Man. Son album le plus récent, en duo avec Dj Watarai, Straight To Next Door, est sorti en 2007. On y retrouve un style gangsta, notamment avec le morceau Speak My Mind. Accompagné d’Ignition Man, il lancera peu après deux lignes de haute-couture, Phemonenon et Swagger, très appréciées au Japon.
Trichardo Delkouignaman dans: Astier, homme-orchestre ou simple connard ?
Analogie Nom féminin Ressemblance établie par l'esprit (association d' ...
Mik de Toulouse dans: Astier, homme-orchestre ou simple connard ?
L'auteur(e) de ce papier tombe - c'est la mode ces temps-ci - dans le ...
Gillian Grant dans: Astier, homme-orchestre ou simple connard ?
On appelle ça une analogie, couille de moineau. ...
Manon P dans: Astier, homme-orchestre ou simple connard ?
Très impartial comme source. Et TES arguments à TOI, sinon ? ...
Jerome Lepoy dans: Astier, homme-orchestre ou simple connard ?
En fait, il n'y a strictement aucun lien. Maslow (qui soit dit en pa ...